Dominique Daigremont
L’envie de voyages et le besoin d’ouvrir fenêtres et répertoires succèdent à ces années d’études. Dominique Daigremont part à Bâle étudier les instruments anciens avec Hopkinson Smith et travaille l’écriture musicale et la direction d’orchestre. Il rencontre plusieurs compositeurs contemporains, Maurice Ohana, Costin Miereanu, Michèle Reverdy, Nguyen-Thien-Dao, Philippe Leroux, Daniel Tosi ou Chen Qi Gang. Ces collaborations riches et parfois inattendues lui permettront de créer de nombreuses œuvres.
La pédagogie garde une place importante dans sa vie professionnelle. Parallèlement à sa titularisation au Conservatoire de Nanterre, il séjourne en Chine Populaire à plusieurs reprises, dès 1986. Il y donne conférences, cours et concerts, alors que la musique occidentale est encore considérée comme « contre-révolutionnaire ». Une autre mission pédagogique importante suivra, au Chili, quelques années plus tard qui aboutira à la constitution du premier orchestre sur instruments anciens du pays.
Après ces années de prospections et de découvertes, les chemins bifurquent. Sa carrière de guitariste s’éloigne, celle de directeur artistique s’intensifie. Il devient le collaborateur régulier de nombreux labels discographiques : Auvidis, Fnac Music, Calliope, Glossa, Harmonia Mundi, K 617, Naxos, Denon, Ambroisie, Timpani, Alpha, Mirare ou Actes Sud. Il a déjà réalisé à leurs côtés plus de deux cents enregistrements.
Reste un dernier penchant, celui pour les croisades. L’une des plus essentielles à ses yeux est celle qui revendique une musique baroque ouverte à tous, rigoureuse et joyeuse. Deux actions marquantes naissent de cette envie. La direction musicale du Festival de Lanvellec durant presque vingt ans, avec la volonté farouche d’ancrer la diffusion culturelle et la formation dans la vie d’une région. Et enfin la création des Goûts Réunis qui, depuis 1993, associent chaque année pour un projet d’opéra : amateurs, étudiants en cycle spécialisé et professionnels invités.